Les femmes africaines dans la préhistoire
N’en déplaise aux racistes de tous bords, l’Afrique est le berceau de l’Humanité. Tout le monde a en mémoire la découverte en 1974 en Éthiopie du squelette de Lucy, vieille de 3,2 millions d’années. Le sang de cette petite australopithèque coule dans toutes les veines de l’humanité moderne.
De nombreuses statuettes, sculptées par les Homo Sapiens Sapiens Africanus et retrouvées par les archéologues, représentent majoritairement des femmes Dès lors, on comprend que la femme noire était valorisée et vénérée dans sa société, ce qui lui permettait de jouir d’une totale confiance en elle et aussi des mêmes privilèges que les hommes.
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Les femmes africaines dans l’Antiquité
Les recherches archéologiques et le déchiffrement des hiéroglyphes sur les vestiges trouvés dans le berceau du Nil (Égypte, Éthiopie, Nubie) démontrent que, dans l’Afrique ancienne, la femme africaine jouissait en ces temps-là, d’un grand prestige sur le plan social, économique, politique et religieux. La société était fondée sur le matriarcat, où la femme était considérée comme le pivot de la société. Elles possédaient des biens, des propriétés, pouvaient accéder à des postes de prestige comme Haut fonctionnaire mais aussi devenir Pharaon !
Elles pouvaient également demander le divorce, intenter des procès pour récupérer des biens en cas de divorce. L’éducation était ouverte aux deux sexes. La femme africaine bénéficiait d’une liberté totale contrairement aux femmes indo-européennes de la même période. (Source Wikipédia). La religion était polythéiste et les dieux les plus puissants de la mythologie étaient des femmes. Les religions polythéistes étaient tolérantes les une envers les autres.
Au Soudan Ancien : les Candaces, qui ont régné 600 ans (de -300 à +300) étaient réputées comme de grandes bâtisseuses et de redoutables guerrières. La plus célèbre d’entre elles était Amani Shaketo qui mit en déroute les envahisseurs romains sous le règne d’Auguste César. Au centre de la famille, les femmes possédaient les biens et choisissaient leur époux. Elles régnaient sur le foyer et le troupeau, les hommes étant chargés des travaux pénibles. Les reines noires ont vécu en paix avec les pharaons. Les deux pays ont entretenu des relations diplomatiques et commerciales, jusqu’à ce que l’Égypte décide d’annexer la Nubie qui se défendit avec une force et une volonté qui surprit les assaillants. (source art. du mouvement matricien : les reines noires de Koush)
Peu à peu, les religions monothéistes virent le jour. La première fut la religion juive (environ 500 ans av JC) puis vint le christianisme et l’islam. Les guerres de religion et l’imposition d’une religion vis-à-vis d’une autre entraînèrent immanquablement une dégradation de la condition féminine.
L’une des victimes des plus célèbres de ce prosélytisme et de cette intolérance est la philosophe et mathématicienne Hypatie d’Alexandrie au IVe siècle de notre ère. Femme érudite elle étudie le cosmos tout en enseignant à l’école platonicienne, jouxtant la bibliothèque dont son père est le gardien. La religion chrétienne a pris de l’ampleur et les conflits entre chrétiens et la minorité juive sont incessants. Hypatie, agnostique, essaye de convaincre ses élèves que la philosophie doit l’emporter sur la religion. Elle finira par être arrêtée, sur ordre de l’évêque Synesios et sera lapidée dans le serapeum où elle enseignait. (film “Agora” de Alejandro Amenàbar 2009)
La religion chrétienne s’implante en Afrique au 1er siècle puis l’Islam au VIIe siècle. Les sociétés matriarcales disparurent au profit du patriarcat.
Les femmes africaines et le colonialisme
À partir du XVe siècle, les grandes puissances européennes commencent à coloniser l’Afrique. Débute alors la traite d’esclaves qui prendra fin à la fin du XIXe siècle mais qui sera remplacée par une colonisation massive.
Les États européens se partagent le continent. L’Afrique est au début du XXe siècle presque entièrement sous domination coloniale et le restera en partie jusqu’à la fin du siècle, ce qui modèle encore aujourd’hui les frontières et les économies des pays concernés.
Des femmes africaines prirent les armes se soulevèrent pour combattre les colons.
- Surnommée « Yar Bakwa Ta San Rana » (femme aussi capable qu’un homme), Aminatou va profondément marquer l’histoire des Haoussa. Leur royaume, situé au nord de l’actuel Nigeria, était divisé en 7 états, parmi lesquels se trouvait celui de Zazzaou (Zaria). C’est sur ces terres qu’Amina sera amenée à régner durant 34 ans en tant que reine ou princesse.
- Ndate Yalla Mboj : reine wolof et première force de résistance lorsque les colons français entrèrent sur le territoire du Sénégal
– Yaa Asantewa : reine-mère du Royaume d’Ashanti qui lutta contre les colons britanniques,
Nzinga Mbandi Kia Ngola : reine du Royaume de Matamba qui défendra son territoire contre les Portugais,
– Les Minos du Dahomey (actuel Bénin), appelées de manière erronée “Amazones”, qui dirigeaient l’armée du Roi Behanzin et luttèrent contre les colons français ,
- Nehanda Buya du Zimbabwe qui créa un soulèvement de la population pour lutter contre les envahisseurs anglais (Art Par Natou P. Sakombi pour RHA-MAGAZINE 23 avril 2017)
Il me semble indispensable de faire ce petit rappel historique afin de prouver que la condition féminine actuelle en Afrique n’est pas tombée du ciel mais est bien le fruit de politiques savamment pensées et ce à des fins économiques.