La désobéissance civile est pratiquée depuis les débuts de l’humanité. en croquant la pomme Eve puis Adam ont ouvert la voie empruntée par bien des humains, tel Antigone refusant d’obéir au roi Créon, son oncle, qui avait interdit d’ensevelir son frère Polynice pour des raisons politiques(Cf. Sophocle 5ème siècle avant notre ère).
Au 16ème, en France, Etienne de La Boétie formalise cette pratique dans son Discours de la servitude volontaire (1576) en ces termes :
« Pareillement les tyrans, plus ils pillent, plus ils exigent, plus ils ruinent et détruisent, plus on leur baille, plus on les sert, de tant plus ils se fortifient et deviennent toujours plus forts et plus frais pour anéantir et détruire tout ; et si on ne leur baille rien, si on ne leur obéit point, sans combattre, sans frapper, ils demeurent nus et défaits et ne sont plus rien, sinon que comme la racine, n’ayant plus d’humeur ou aliment, la branche devient sèche et morte. »
Depuis cette façon de "faire de la politique" a été théorisée et pratiquée dans de nombreux pays. Un des auteurs le plus connus est Henri David Thoreau qui écrivit La Désobéissance civile en 1849. Il est possible d’y trouver ceci :
La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines avec leur corps. C’est eux l’armée permanente, et la milice, les geôliers, les gendarmes, la force publique, etc. La plupart du temps sans exercer du tout leur libre jugement ou leur sens moral ; au contraire, ils se ravalent au niveau du bois, de la terre et des pierres et on doit pouvoir fabriquer de ces automates qui rendront le même service.
La désobéissance civile peut prendre des formes différentes selon les moments et les époques. Refus collectif d’être mobilisé, comme ce fut envisagé dans le mouvement ouvrier avant la guerre de 1914, objection de conscience aux moments où le service militaire devient obligatoire, manifestations non-violentes etc..