Callenbach, Ernest (1929-2012) : son roman Ecotopia a été traduit en français en 1975. Les comptes rendus très positifs sur le Net ne font aucune allusion à l’absence totale des Amérindiens dans le livre, et à la prétendue harmonie raciale fondée sur l’auto-ségrégation volontaire des Afro-Américains, des Latinos et des Asiatiques qui constituaient déjà à l’époque 40% de la population dans les États où il situe son roman.

Carto, Willis (1926-2015) : agitateur antisémite, fondateur de plusieurs organisations, publications ou groupes de réflexion d’extrême droite, favorables à la suprématie blanche et à l’identité chrétienne ; organisateur de plusieurs colloques internationaux négationnistes. Si son influence fut plus importante dans les années 1950 et 1960 (sa Liberty Letter atteignit jusqu’à 200000 lecteurs), elle décrut par la suite en raison de ses nombreux différends et procès avec d’autres concurrents négationnistes ou néonazis.

Combat 18 : nom du service d’ordre créé en 1992 par le British National Party. Mais C18 se sépare du BNP en 1993 et devient un groupe ouvertement néonazi. Plusieurs dizaines de membres sont arrêtés au cours des années suivantes pour différents motifs (agressions contre des travailleurs immigrés, possession d’armes, meurtre d’un de leurs militants, etc.). Le groupe scissionne et donne naissance à d’autres groupuscules rivaux, tout en essaimant, sous le même nom, en Allemagne, en Belgique (quatorze d’entre eux étaient des militaires), en Australie, au Canada et aux Etats-Unis.

Council of Conservative Citizens : groupe nationaliste blanc créé en 1985 par Gordon Baum [1] (1940- 2015), à partir des vestiges des White Citizens Councils, qui menèrent la lutte contre la déségrégation des écoles dans le Sud, durant les années 1950 et 1960. Les White Citizens Councils rassemblaient surtout « des banquiers, des commerçants, des juges, des rédacteurs en chef de journaux et des hommes politiques – des individus qui préféraient porter des costumes-cravates plutôt que des cagoules et des tuniques [2] ». Sous l’impulsion de Baum, le Council of Conservative Citizens continua à recruter, et à inviter à ses conférences annuelles, des élus du Parti républicain et à privilégier le lobbying plutôt que les actions de rue. Son objectif est, selon sa déclaration de principes, de « s’opposer à tous les efforts pour mélanger les races humaines » puisque « Dieu a créé le racisme » et que « mélanger les races c’est se révolter contre Dieu ». « L’inégalité raciale » serait « génétique et ne pourrait être changée par des programmes sociaux [3] ». Difficile d’être plus cash ! Le CCC est évidemment hostile à l’immigration extra-européenne, prône la présence de l’armée aux frontières et l’expulsion des « clandestins ».

Counter Currents : « Par le biais de livres, d’articles et de podcasts, Counter-Currents est le porte-drapeau de ce que Greg Johnson* appelle la “Nouvelle Droite nord-américaine”, concept dont l’objectif principal est de légitimer l’idée d’un ethno-Etat blanc. Bien qu’il affirme ne s’adresser qu’à ceux dont le QI est supérieur à 120, Counter-Currents s’est taillé un public populaire au sein de l’extrême droite [4]. » Créé en 2010, ce site qui célèbre les anniversaires de Mussolini et de Hitler tout en se réclamant du GRECE d’Alain de Benoist*, est devenu très influent jusqu’en 2017 (130 000 connexions par jour), grâce à ses « mèmes », ses gros titres, et son style branché pour les jeunes. Il a dû progressivement passer dans le Dark Web suite à ses déclarations ignobles sur le meurtre d’une militante à Charlottesville, lors de la manifestation Unite the Right* en 2017.

Covington, Harold (1953-2018) : membre d’organisations néo-nazies aux Etats-Unis, puis en Rhodésie, il est expulsé de ce pays pour ses convictions racistes. Revenu en Amérique, il dirige un groupuscule néo-nazi, puis milite en Angleterre avec le groupe terroriste d’extrême droite Combat 18*. L’un des premiers à ouvrir un site néonazi sur le Net, il en profite pour diffuser les thèses négationnistes. Auteur de plusieurs romans, il prône la création d’une « patrie aryenne » dans la région du Nord-Ouest Pacifique et fonde le Northwest Front*, groupuscule qui défend la notion de « séparatisme blanc ».