Johnson, Greg : docteur américain en philosophie, il fait très attention à ne jamais être photographié et à ce qu’aucune photo de lui ne circule. Persuadé qu’un « génocide blanc » est en train de se produire, il prône l’expulsion par la force de tous les immigrés d’origine non européenne (pour « revenir à la situation d’avant 1965, date avant laquelle 90% des Américains étaient d’origine européenne [1] »), et défend le principe d’une « politique de l’identité blanche », parodiant ainsi le vocabulaire des identitaires de gauche, tout en s’opposant au multiculturalisme et en prônant le « droit à l’autodétermination de tous les peuples ».... à condition que chaque « peuple » reste chez lui. Et il se donne même un petit air « lutte de classe » en affirmant que « l’épisode le plus glorieux de l’histoire américaine est celui de son mouvement ouvrier [2] ».
Greg Johnson reprend le credo du racisme différentialiste prôné par le GRECE et Alain de Benoist en France. Il défend « avec ferveur les valeurs archaïques » que sont « l’identité, l’ethos aristocratique et l’ethos guerrier [3] » et « aspire à créer une société d’ordre hiérarchique, homogène et unifiée du point de vue racial et culturel » [4]. Il croit qu’un complot juif international et israélien est responsable des attentats du 11 septembre 2001.
Il a participé à une fête bleu-blanc-rouge du Front national en 2001, événement qui l’a impressionné : « des milliers de personnes partageant les mêmes idées à Paris étaient une preuve concrète, palpable, viscérale que les Blancs pouvaient s’unir pour accomplir de grandes choses [5] ». Hostile à toute liberté individuelle en matière de contrôle des naissances, favorable à la stérilisation des criminels, transphobe, raciste antimusulmans, hostile à tout métissage, il se déclare ouvertement antisémite : « La communauté juive organisée est l’ennemi principal – pas le seul ennemi, mais l’ennemi principal – de toute tentative d’arrêter et d’inverser l’extinction des Blancs. [...] Par conséquent, le nationalisme blanc est inéluctablement antisémite [6] » ; il prône également l’expropriation des biens détenus par des Juifs. Et n’hésite pas à tenir des propos racistes : « Les Noirs ne sont pas à l’aise dans la civilisation blanche. C’est comme si nous leur demandions de porter des chaussures de deux tailles trop petites lorsque nous leur imposons nos normes de ponctualité et nos préférences temporelles, que nous leur demandons de suivre nos lois sur l’âge du consentement, ou que nous leur imposons la famille nucléaire bourgeoise. Ces choses ne sont pas naturelles pour les Africains » ; « beaucoup de Noirs qui vivent ensemble selon leur propre nature ne s’élèvent jamais au-dessus de la sauvagerie primitive [7] ».
Jones [8], Alex (1974-) : animateur de radio et de télévision, réalisateur de documentaires, il diffuse des théories du complot sur les thèmes les plus divers (11 septembre, vaccins, réchauffement climatique, enfants esclaves sur Mars, tueries de masse dans les écoles américaines, etc.) sur son site Infowars (dont les émissions sont reproduites par des dizaines de radios locales), mais aussi sur Facebook et sur YouTube jusqu’à ce que ces deux plateformes lui en ferment l’accès en raison de ses multiples fake news, ce qui diminue un peu son influence mais apparemment pas son chiffre d’affaires (il emploie 15 salariés et a de très généreux donateurs comme ceux qui lui ont versé 8 millions de dollars, en l’espace de trois semaines, en mai 2022 [9]). Il travaille régulièrement comme « expert » pour la chaîne de propagande poutinienne Russia Today, se déclare « paléoconservateur* », et a soutenu les républicains d’extrême droite du Tea Party.